MAI 2009 - JE COURS DANS L'INSTANT par HerG


Voila, ça y est on est déjà en plein dedans, le Trail des Glaisins est passé ainsi que le Stage de Pâques, que de bons moments passés ensembles.

Et déjà il nous faut penser aux échéances qui font trembler, les Allobroges pour certains, le Salève pour d'autres, et toujours continuer nos séances courtes et longues semaine après semaine.

A d'aucun qui pourraient se demander pourquoi un tel acharnement, pourquoi toujours courir encore et encore?
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Nous pourrions répondre cela :
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Je me suis rendu compte de tout ce que je mettais dans mes foulées. Je traverse les paysages de la vie sans y penser, me fondant dans l'air, la lumière et tout ce qui m'entoure. J'avance sans effort, sans devoir penser au geste, ralentissant, accélérant, modulant mon allure au gré des parcours. Je n'ai plus la conscience de courir. J'ai la même impression que l'enfant qui pédale, jouant de cet équilibre, facile, léger, insouciant ...
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Je me fonds dans les bois, les près, entre les arbres, sur les plages, sur les montagnes, sur les chemins de mon enfance...

Je glisse dans l'air. Je ne suis plus que des jambes qui trottent, qui galopent, des bras qui aident, des poumons qui brassent, un coeur qui pompe. Je ne suis qu'un coureur contemplatif d'un tout, d'un rien, jubilant de cette liberté. Je cours dans l'instant n'imaginant que le présent sans rien anticiper ni calculer.

Chaque jour, je connais un peu plus de la valeur de cette impression si intense. J'en ignore pourtant le prix. Rien ni personne ne peut l'acheter ni même l'offrir, c'est nous qui l'avons construit par notre volonté et notre travail. Rien dans les poches, léger comme l'air, je file facile, tranquille. Rien dans les poches, je suis l'être le plus riche du monde.
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Pour quelques instants, quelques secondes, je suis riche de cela, ce tout que rien jamais n'achètera. Détachez-vous de tout ce que vous croyez savoir de théories, de formalismes, de conseils. Epousez le relief, gravissez les bosses, dévalez les pentes. Jouez à courir.
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Vivez votre foulée, vivez! Ressentez cette impression presque palpable d'être totalement heureux et tellement vivant, cette sensation presque charnelle d'embrasser la vie, de lui hurler que vous l'aimez parce-que vous avez couru comme si chaque foulée était la dernière.

Qui sait de quoi demain est fait?
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Tous ces plaisirs.... je vous les dédits...
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Oui décidément nous sommes plus que des coureurs, nous sommes des Féroces de la vie...

* Avec l'aimable participation d'Ultrafondus N° 57 - Courir sans contrainte.